Presse écrite au Québec, 1ère partie (XVIIIe-XIXe siècles)
par Couvrette, Sébastien
Au Québec, l’histoire de la presse écrite est intimement liée à
celle de la société, de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours.
Cette presse fait son apparition seulement après la Conquête britannique car la
monarchie française, soucieuse de contrôler la circulation des idées dans sa
colonie américaine, n’autorisera pas l’implantation d’une presse à imprimer en
Nouvelle-France. Autre important héritage britannique, le régime parlementaire
donnera naissance, au tournant du XIXe siècle, à la presse
d’opinion, lieu de débats des idées sociopolitiques. Dans les dernières
décennies du XIXe siècle, d’importants changements
socioéconomiques engendreront un nouveau modèle de presse écrite qui s’imposera
tout au long du XXe siècle, celui du grand quotidien
d’information.
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Un héritage britannique
L’histoire de la presse écrite au Québec s’amorce sous le Régime britannique, au début des années 1760. Jusqu’à la première moitié du XIXe siècle, son évolution rend compte de la construction d’une société qui se dotera progressivement des institutions démocratiques du parlementarisme britannique. Dans ce contexte, de nombreux organes de presse verront le jour et serviront d’espace public de débats des idées sociopolitiques. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la presse se transforme au rythme des avancées technologiques et des profonds changements sociaux engendrés par l’industrialisation, l’urbanisation, la montée du capitalisme industriel et la démocratisation de la société. À l’heure actuelle, les archives de plusieurs journaux peuvent être consultées intégralement en ligne sur le site internet de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). À travers cette vaste collection numérique, qui s’enrichit régulièrement de nouveaux titres, il est possible de suivre l’évolution de la société québécoise au XIXe siècle.
Une première gazette
Jusqu’à la fin du Régime français, malgré les demandes répétées des institutions religieuses et des autorités coloniales, le roi de France évoque toutes sortes de raisons pour empêcher l’établissement d’une imprimerie au Canada. La monarchie française cherchait ainsi à contrôler la diffusion de l’information et la circulation des idées dans sa colonie. Dans le récit de son voyage au Canada en 1749, le botaniste suédois Pehr Kalm observe à cet égard qu’en l’absence d’imprimerie « aucun livre ou écrit nuisible à la religion, à la royauté ou aux bonnes mœurs ne peut être imprimé et répandu dans le peuple. Rien de tel ne peut se produire par le moyen de textes manuscrits » (NOTE 1).
Le changement de régime entraîne une nouvelle vision des choses. En 1764 est fondée à Québec la première presse québécoise, La Gazette de Québec/The Quebec Gazette. Il s’agit d’un journal bilingue de quatre pages mis sur pied par deux journalistes et imprimeurs de Philadelphie, Thomas Gilmore et William Brown. Les deux hommes, qui ont travaillé ensemble à l’imprimerie de Benjamin Franklin, connaissent l’importance de l’imprimé dans la diffusion de l’information et la propagation des idées. Afin d’assurer la survie de leur publication, les deux fondateurs prônent la neutralité envers le gouvernement colonial, qui a d’ailleurs recours aux services de Gilmore et Brown pour produire ses avis officiels. Du reste, le journal publie essentiellement des nouvelles internationales et de la publicité, augmentant ainsi ses revenus perçus sur les abonnements et les contrats d’imprimerie. La Gazette de Québec est publiée jusqu’en 1874 au moment où elle est absorbée par son plus important concurrent, le Morning Chronicle.
Un journal pour Montréal
La première gazette montréalaise voit le jour grâce à l’initiative de l’imprimeur marseillais Fleury Mesplet. Au début des années 1770, Mesplet voyage en Europe et en Amérique à la recherche d’occasions d’affaires. Il œuvrera notamment pour le Congrès continental, une assemblée qui représente les Treize colonies britanniques à l’origine des États-Unis, qui tente d’inciter les habitants de la province de Québec à devenir la 14e colonie américaine. De passage à Montréal, Mesplet sera d’abord emprisonné par les autorités britanniques, qui se méfient des idées révolutionnaires provenant des colonies américaines, puis il est rapidement remis en liberté et sollicité pour son expertise en tant qu’imprimeur.
En 1778, Mesplet fonde La Gazette du commerce et littéraire pour la ville et district de Montréal, premier journal de langue exclusivement française dans la province. Dans sa Gazette, Mesplet délaisse rapidement les nouvelles commerciales pour se concentrer sur la littérature. Il s’associe alors à l’avocat français Valentin Jautard et les deux hommes se serviront du journal pour donner l’impression qu’il existe un espace de débat d’idées au Canada. Sous le couvert de pseudonymes, divers auteurs, dont Mesplet et Jautard eux-mêmes, y discutent des idées des philosophes des Lumières tels que Montesquieu, Voltaire, Diderot et Rousseau. Ils sont ainsi amenés à formuler de nombreuses critiques envers le gouvernement colonial et les institutions religieuses, ce qui leur vaudra, à titre de rédacteurs-imprimeurs, d’être arrêtés et emprisonnés en 1779.
Trois ans plus tard, en 1782, Mesplet et Jautard retrouvent leur liberté. Étant le seul de la région de Montréal à posséder le savoir-faire nécessaire pour faire fonctionner une presse à imprimer, Mesplet récupère bientôt son matériel, qui avait été saisi et vendu aux enchères. En 1785, il lance une publication bilingue, la Gazette de Montréal/The Montreal Gazette. De format infolio (NOTE 2), la gazette de Mesplet est consacrée aux nouvelles locales et étrangères et aux annonces publicitaires. Elle se veut un journal d’information d’abord et avant tout : la critique littéraire de même que les débats d’idées y occupent peu de place. Unilingue anglaise depuis 1822, The Montreal Gazette est toujours publiée de nos jours.
La presse d’opinion fait son apparition
Avec la promulgation de l’Acte constitutionnel de 1791, le Canada connaît les véritables débuts de son histoire démocratique, consacrés par la constitution d’une Chambre d’assemblée élue. Dès lors, la vie politique au Québec – qui reçoit l’appellation de Bas-Canada – se caractérise par d’importants différents entre députés francophones et anglophones (NOTE 3). Dans le but de contrebalancer l’influence des députés francophones, plus nombreux que les anglophones, les marchands anglophones de Québec se dotent d’une presse partisane afin d’appuyer les positions politiques de leurs représentants à la Chambre d’assemblée. En 1805, le Quebec Mercury, hebdomadaire de langue anglaise, est fondé par l’homme d’affaires et avocat Thomas Cary, qui en sera le rédacteur en chef.
Victimes d’attaques directes provenant des correspondants du Quebec Mercury, ce n’est que presque deux ans plus tard que les députés francophones se doteront à leur tour d’une presse d’opinion. Dans les derniers mois de l’année 1806, certains d’entre eux, regroupés sous la bannière du Parti canadien, mettent sur pied Le Canadien, première presse unilingue française de Québec. Se positionnant comme ardent défenseur de l’avènement de la responsabilité ministérielle, ce journal acquiert une influence considérable au sein de la population canadienne-française, ce qui inquiète le gouvernement colonial britannique et le clergé catholique. En 1810, à la suite de la publication d’une série d’articles hostiles au pouvoir, le gouverneur Craig fait saisir les presses du journal et emprisonner ses rédacteurs pour sédition.
Publié jusqu’en 1903, Le Canadien connaîtra plusieurs interruptions, mais sa réputation en fait le modèle par excellence de la presse d’opinion, devenue indispensable pour l’expression des idées politiques. En 1826, alors que la production du Canadien est interrompue depuis quelques mois pour des raisons financières, paraît La Minerve fondée par Augustin-Norbert Morin, un jeune étudiant en droit. Le journal est racheté par l’homme politique Ludger Duvernay en 1827 et devient, sous sa direction, une presse politique très influente. Paraissant régulièrement jusqu’en 1899, La Minerve reflète l’évolution de la vie politique canadienne du XIXe siècle. D’abord radicale, puis modérée et conservatrice, elle appuiera successivement les Rébellions patriotes de 1837-1838, l’avènement de la responsabilité ministérielle de 1848 et le projet de Confédération canadienne de 1867.
La presse au service des idées sociopolitiques
À partir du milieu du XIXe siècle, s’affrontent deux grandes idéologies sociopolitiques, le libéralisme et l’ultramontanisme. Pour les tenants du libéralisme, les principes fondateurs de la société doivent reposer sur les libertés individuelles, tant sur le plan économique et commercial que sur celui de l’autonomie et de l’indépendance face à l’État et aux institutions religieuses. Pour les tenants de l’ultramontanisme, l’autorité du pape et de l’Église catholique doit prévaloir dans tous les aspects de la vie civile et politique (NOTE 4). Autour de ces idéologies s’affrontent deux factions politiques : le Parti rouge, à l’origine du Parti libéral et supporteur du libéralisme sous toutes ses formes, et le Parti bleu, ancêtre du Parti conservateur, qui appuie un libéralisme élitiste et très modéré et qui soutient l’Église dans sa lutte contre le libéralisme radical. Les différents camps ne tarderont pas à se doter de feuilles d’opinion pour répandre et défendre leurs idées.
Les Bleus contre les Rouges
Devenue un feuille conservatrice dans les années 1850, l’influence de La Minerve est telle qu’elle éclipse les autres journaux du genre et devient le véhicule médiatique par excellence des idées conservatrices. De nombreux hommes politiques y publient des articles pour attaquer les idées des libéraux. Pour les journaux d’allégeance libérale, survivre n’est pas chose aisée, car le Parti bleu, qui supporte La Minerve, est au pouvoir pendant toute la deuxième moitié du XIXe siècle.
Parmi les publications libérales les plus significatives se retrouvent L’Avenir (1847-1857) et Le Pays (1852-1871). L’Avenir, fondée par le journaliste et homme politique Jean-Baptiste-Éric Dorion, s’attire les foudres du clergé catholique car il prône l’annexion aux États-Unis ainsi que l’abolition de la dîme et du régime seigneurial. Au tournant des années 1850, il perd progressivement de son influence car son fondateur a des idées trop radicales aux yeux de plusieurs libéraux de tendance plus modérée. En 1852, des libéraux modérés lancent Le Pays afin de diffuser leurs idées : toutefois, ce journal se radicalise dès le début des années 1860 avec l’arrivée de l’homme politique Louis-Antoine Dessaulles comme rédacteur en chef. Président de l’Institut canadien de Montréal (NOTE 5), Dessaulles utilise le journal pour propager ses idées sur la stricte séparation entre l’État et l’Église et son opposition au projet de la Confédération canadienne.
L’offensive de l’Église catholique
Devant les positions de Dessaulles, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, condamne les activités de l’Institut canadien et sa vaste bibliothèque remplie de livres mis à l’Index (NOTE 6), et menace ses membres d’excommunication. Le Pays ne pourra résister longtemps à l’offensive menée par l’évêque. Conscient de l’influence de la presse écrite sur l’opinion publique, Mgr Bourget favorise la mise en place d’une presse catholique dès le début des années 1840 avec la fondation des Mélanges religieux en 1841. Celle-ci a pour mission de publier des informations et de l’actualité de nature religieuse et de contrer les idées libérales en faisant valoir les bienfaits de la doctrine ultramontaine. Un important incendie détruira les locaux du journal en 1852 et mettra fin à ses activités.
En 1857, les évêques du Québec souhaitent combler le vide laissé par la disparition d’une presse catholique influente et fondent Le Courrier du Canada qui sera publié à Québec jusqu’en 1901. Les relations entre ce journal et le Parti conservateur sont très étroites, d’abord parce que ce dernier lui octroie d’importantes contributions, ensuite parce que les rédacteurs du journal doivent être d’allégeance conservatrice… tout en s’abstenant d’en faire un organe politique. En plus de cet engagement direct du clergé, d’autres presses catholiques voient le jour à la suite d’initiatives personnelles.
Des particuliers participent à l’essor de la presse catholique
En 1858, le journaliste et avocat Cyrille Boucher fonde à Montréal L’Ordre, Union catholique. Il s’agit de l’organe de presse officiel de l’Union catholique, une association religieuse mise sur pied par les jésuites en 1854 afin de contrer l’influence de l’Institut canadien de Montréal et du libéralisme du Parti rouge et d’assurer la montée d’une élite sociale éduquée selon les valeurs de l’Église. Peu de temps après sa fondation, en raison de problèmes financiers, le journal est vendu à Jacques-Alexis Plinguet, libéral modéré et fondateur du Pays qui imprimera aussi les Mélanges religieux. Malgré ses convictions politiques, Plinguet s’engage à rester fidèle à la foi catholique et à respecter le clergé. Mgr Bourget se méfie néanmoins de l’influence qu’il pourrait exercer sur le journal et encourage les initiatives personnelles dans la fondation de nouveaux organes de presse catholique. L’Ordre est publié jusqu’en 1871.
Parmi les journaux catholiques mis sur pied par des particuliers à la fin du XIXe siècle, mentionnons la fondation à Québec en 1881 du journal La Vérité par l’ultramontain radical Jules-Paul Tardivel. D’une très grande rigueur morale, Tardivel se sert de son journal comme d’une véritable presse de combat, où il critique – sans distinction et de manière acerbe – tous les partis et les hommes politiques. À l’occasion, il fustige même le clergé qui, selon lui, ne suit pas suffisamment les enseignements du pape dans le but de plaire à un maximum de fidèles. Malgré les nombreux ennemis que Tardivel cumulera au fil des ans, son journal survit jusqu’en 1923 grâce à des dons consentis par des hommes d’affaires et des membres du clergé qui partagent ses idées radicales.
Les journaux illustrés gagnent la faveur du grand public
Au tournant des années 1870, un nouveau type de presse fait son apparition : les journaux illustrés. Destinés à égayer le lectorat urbain alphabétisé mais peu instruit, ils publient surtout de la littérature de divertissement et des illustrations. L’éditeur George-Édouard Desbarats fonde deux journaux illustrés, le Canadian Illustrated News (1869-1883) et L’Opinion publique (1870-1883). Un des objectifs visés par Desbarats consiste à proposer aux deux peuples fondateurs du Canada une presse commune qui favoriserait l’éclosion d’une unité nationale. Ces deux journaux, dont le contenu est très similaire, sont à l’origine d’innovations technologiques et journalistiques qui auront un impact déterminant sur la façon de faire de la presse écrite au Québec de la fin du XIXe siècle à nos jours.
La très grande qualité des illustrations fera rapidement la réputation des journaux de Desbarats. Pour cela, l’éditeur a pu compter sur l’inventivité d’un précieux collaborateur, le graveur William Leggo. En 1865, les deux hommes déposent un brevet pour un procédé d’impression photomécanique des dessins et des gravures. Quelques années plus tard, Leggo met au point le principe de la photographie grenée qui permet de transférer une photographie sur un support métallique, produisant un cliché pouvant être reporté sur une presse typographique. Procédé de reproduction unique au monde, la première photographie grenée paraît dans le Canadian Illustrated News en 1871. La très grande popularité des journaux illustrés donnera naissance à un modèle de presse concurrente, le grand quotidien d’information.
Le grand quotidien d’information, un modèle d’affaires prospère
Inspiré du journalisme sensationnaliste à l’américaine, les premiers grands quotidiens d’information apparaissent à la fin des années 1860 pour se multiplier par la suite. Au tournant du XXe siècle, quelques grands titres dominent : le Montreal Daily Star (1869-1979), La Patrie (1879-1978), La Presse (1884-) et Le Soleil (1896-). Ces publications ont en commun un contenu rédactionnel axé sur les faits divers, la nouvelle locale, les feuilletons littéraires, de nombreuses illustrations et publicités. Avec le temps, leur mise en page devient plus aérée et plus attrayante, tandis que des sections spécialisées font leur apparition : chroniques mondaines, vie féminine, sports, coin des enfants, courrier des lecteurs, etc. Ce nouveau type de presse, devenue une entreprise rentable en raison de la croissance des revenus publicitaires, devient le modèle de référence du journalisme écrit tout au long du XXe siècle, et subsiste encore de nos jours.
Reflet d’une société en évolution
Des premières gazettes du XVIIIe siècle à la presse commerciale de la fin du XIXe siècle, la presse écrite québécoise a connu des changements importants, à l’image des profondes transformations de la société. Devenu une colonie britannique après 1760, le Canada se développe comme société démocratique, avec sa presse écrite et son système parlementaire. Les journaux deviennent un espace public de débat d’idées : en leurs pages s’affronteront les idéologies sociopolitiques dominantes du XIXe siècle. Avec la montée de l’industrialisation et du capitalisme, la presse d’information devient progressivement un produit de consommation qui cherche à divertir son lectorat, surtout urbain, et à attirer son attention vers les publicités. Ce modèle de la presse écrite, aujourd’hui remis en question, dominera tout au long du XXe siècle et continuera de suivre l’évolution de la société québécoise et, plus largement, de celles d’Amérique du Nord et d’Europe.
Sébastien
Couvrette
Historien,
Université Laval
LIRE LA SUITE : Presse écrite au Québec, 2e partie (XXe-XXIe siècles)
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Notes
1. Cité dans Maurice Lemire (dir.), La vie littéraire au Québec, t. 1. 1764-1805, la voix française des nouveaux sujets britanniques, Québec, Les presses de l’Université Laval, 1991, p. 213-214.
2. L’infolio est une feuille pliée en deux, ce qui donne quatre surfaces à imprimer.
3. En 1805 a lieu l’épisode de la « Querelle des prisons » qui exacerbe les tensions et les différents entre les deux groupes. Cette dispute tourne autour du financement de la construction de prisons à Québec et Montréal. Les députés canadiens-français suggèrent de taxer le commerce alors que les députés anglophones proposent de taxer la propriété foncière. Puisque les Canadiens français sont majoritaires à la Chambre d’assemblée leur choix prévaudra.
4. Le vocable ultramontanisme, du latin ultra montes, est un terme originaire de la France signifiant « au-delà des monts » en référence à l’Italie, siège de l’autorité papale, qui se situe au-delà des Alpes par rapport à la France.
5. Fondé en 1844, l’Institut se veut un lieu de débat d’idées fréquenté par des individus qui adhèrent à l’idéologie du libéralisme.
6. L’Église catholique met à l’Index les ouvrages dont elle interdit la lecture. L’Index sera en vigueur de 1559 à 1948.
Bibliographie
Dictionnaire biographique du Canada en ligne [ressource électronique], Ottawa, Archives nationales du Canada et Bibliothèque nationale du Canada, 2003-. <http://www.biographi.ca/index-f.html>
Cambron, Micheline, « Les récits du Canadien. Politique, fiction et nation », Tangence, 63 (2000), p. 109-134.
de Bonville, Jean, La presse québécoise de 1884 à 1914 : genèse d'un média de masse, Québec, Presses de l'Université Laval, 1988.
Felteau, Cyrille, Histoire de La Presse. Le livre du peuple, tome I, 1884-1916, Montréal, La Presse, 1983.
Godin, Pierre, La lutte pour l'information : histoire de la presse écrite au Québec, Montréal, Le Jour, 1981.
Hébert, Pierre et Jacques Cotnam, « La Gazette littéraire (1778-1779) : notre première œuvre de fiction? », Voix et Images, XX, 2 (1995), p. 294-312.
Lagrave, Jean-Paul de, Les origines de la presse au Québec, 1760-1791, Montréal, LG, 1974.
Lebel, Jean-Marie, Ludger Duvernay et La Minerve : étude d’une entreprise de presse montréalaise de la première moitié du XIXe siècle, Québec, Université Laval, 1983.
Lemire, Maurice (dir.), La vie littéraire au Québec, t. 1. 1764-1805, la voix française des nouveaux sujets britanniques, Québec, Les presses de l’Université Laval, 1991.