Un homme et son péché, de Claude-Henri Grignon

par Couvrette, Sébastien

Jean-Pierre Masson, comédien (vers 1965)

Le roman Un homme et son péché de Claude-Henri Grignon, publié en 1933, a été immortalisé à travers de nombreuses adaptations à la radio, au théâtre, à la télévision, au cinéma et même en bande dessinée. Les récits gravitant autour de l’avaricieux Séraphin et de la pauvre Donalda rendent hommage à la société traditionnelle canadienne-française de la fin du XIXe siècle, à sa ruralité, à sa culture et à sa langue. Afin d’assurer la pérennité de l’ensemble de l’œuvre de Grignon, la Ville de Saint-Jérôme inaugurait en 2009 l’Espace Claude-Henri-Grignon, lieu d’exposition mettant en valeur de nombreux documents d’archives et des objets ayant appartenu à l’auteur d’un des téléromans les plus populaires de notre histoire télévisuelle : Les belles histoires des pays d’en haut. La popularité des fictions écrites par Grignon a traversé le temps et, encore de nos jours, bien des Québécois savent qui est Séraphin Poudrier et connaissent sa célèbre exclamation « viande à chien ! ».

 

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Un patrimoine immortalisé

Couverture du magazine L'Actualité en février 1980, avec Jean-Pierre Masson dans le rôle de Séraphin Poudrier

En 1933, l’écrivain Claude-Henri Grignon publiait son roman Un homme et son péché. Au cours des décennies suivantes, l’histoire sera adaptée à la radio, au théâtre, en bande dessinée, à la télévision et au cinéma et connaîtra un immense succès auprès du public. Se déroulant dans la campagne québécoise de la fin du XIXe siècle, Un homme et son péché faisait revivre cette époque fondatrice du patrimoine culturel et religieux canadien-français transposé dans les régions de colonisation. La popularité des récits de Grignon tient notamment au fait qu’ils étaient diffusés dans le contexte d’un Québec en transformation, dont les structures et les valeurs sociales se redéfinissaient dans le processus d’urbanisation des années 1930 aux années 1960. L’importance de l’univers fictif imaginé par Grignon dans la culture québécoise est incontestable. Il suffit de penser au nom de Séraphin qui, à l’instar de celui du célèbre Harpagon de Molière, est devenu synonyme d’une personne d’une grande avarice. De même, l’expression « tranquillement pas vite », chère à Séraphin, est depuis longtemps passée dans la langue populaire (NOTE 1).

 

Le père de Séraphin : écrivain, journaliste et pamphlétaire

Claude-Henri Grignon, vers 1946

Né à Sainte-Adèle dans les Laurentides en 1894 sous le nom d’Eugène-Henri, Claude-Henri Grignon est le fils benjamin de Wilfrid Grignon, médecin-vétérinaire qui fut un des bâtisseurs et maire de Sainte-Adèle. Dans sa jeunesse, il commence son cours classique au Collège Saint-Laurent de Montréal, mais, caractère rebelle, il interrompt ses études après deux ans. Il poursuit sa formation intellectuelle avec des professeurs privés et en autodidacte, lisant les grandes œuvres de la littérature française. Grignon sera particulièrement influencé par l’écrivain Léon Bloy, dont il partage la verve pamphlétaire et le profond catholicisme. Au début de la vingtaine, il publie son premier article dans L’Avenir du Nord de Saint-Jérôme sous le pseudonyme de Claude Bâcle, dont il conservera par la suite le prénom. Il travaille aussi comme fonctionnaire, notamment comme agent des douanes à Montréal où il s’établit après son mariage en 1916. En 1920, il devient membre de l’École littéraire de Montréal, un mouvement d’hommes de lettres associé à l’entrée du modernisme dans la littérature canadienne-française, en activités de 1895 à 1935 (NOTE 2).

Dans les années 1920 et 1930, Grignon collabore à divers journaux et magazines québécois et publie de nombreux ouvrages : la biographie romancée Le secret de Lindbergh, (1928), l’essai Ombres et clameurs : regards sur la littérature canadienne (1933), le roman Un homme et son péché (1933) et un recueil de nouvelles intitulé Le Déserteur et autres récits de la terre (1934). Au début des années 1930, il devient directeur-adjoint de la publicité au ministère de la Colonisation. En 1936, il revient s’installer définitivement à Sainte-Adèle où il fonde le périodique Les Pamphlets de Valdombre : jusqu’en 1943, il y publiera des textes virulents dénonçant des politiciens, des journalistes et des écrivains.

Maniant aussi habilement le verbe à l’écrit qu’à l’oral, il anime la causerie radiophonique Le journal de Claude-Henri Grignon sur les ondes de CKAC de 1949 à 1953, émission du dimanche soir qui porte sur l’actualité. Il est élu maire de Sainte-Adèle en 1941 et occupe cette fonction jusqu’en 1951. En 1962, Grignon est reçu à la Société royale du Canada en même temps que sa cousine, l’écrivaine Germaine Guèvremont. Cinq ans plus tard, il est fait officier de l’Ordre du Canada. La même année, soit en 1967, un site d’interprétation historique consacré à la reconstitution des maisons des personnages créés par Grignon, le Village de Séraphin, ouvre ses portes à Sainte-Adèle. L’institution sera en opération jusqu’en 1998. En 1983, lors de la création des municipalités régionales de comtés (MRC) celle de la région de Sainte-Adèle reçoit la dénomination de MRC des Pays-d’en-Haut, un rappel à l’œuvre marquante de Claude-Henri Grignon (NOTE 3). Celui-ci décède à Sainte-Adèle en 1976.

 

La naissance d’un anti-héro

«Séraphin Illustré», de Claude-Henri Grignon, illustré par Albert Chartier, Éditions Les 400 Coups, 2010.

En décembre 1933 est donc publié Un homme et son péché que Claude-Henri Grignon avait commencé à écrire à peine quelques mois auparavant. Les premières pages du roman, dont l’action se déroule dans les Laurentides à la fin du XIXe siècle, campent le personnage de Séraphin Poudrier comme un usurier avide et sans-cœur qui tire avantage des malheurs d’un homme de la paroisse qui s’est compromis dans une histoire de mœurs. Par la suite, l’intrigue principale gravite autour de la relation de Séraphin et de Donalda Laloge. La jeune femme, de vingt ans sa cadette, ne connaîtra, avant de mourir, que tristesse et malheur auprès de son mari avaricieux et concupiscent (NOTE 4). À la fin du récit, le vice de Séraphin causera sa propre perte.

Réédité en 1935 dans une version qualifiée de définitive par l’auteur, le roman connaît un succès populaire et reçoit le prix David (NOTE 5). Alors que quelques critiques émettent des réserves quant à l’emploi de nombreux canadianismes et à l’aspect caricatural de Séraphin dont la personnalité se résume à son avarice, d’autres portent aux nues l’œuvre de Grignon en affirmant qu’elle annonce les véritables débuts d’une littérature québécoise (NOTE 6). Le roman sera réédité plus d’une dizaine de fois par la suite et sera reproduit en feuilleton dans la revue Bonnes soirées de 1954 à 1956 (NOTE 7).

 

Une voix pour les personnages de Grignon

Quatre comédiens du radioroman «Un homme et son péché» de Claude-Henri Grignon, Radio-Canada, Montréal, 1945.

La popularité du récit de Grignon est telle qu’il fait rapidement l’objet d’une adaptation radiophonique. En collaboration avec Germaine Guèvremont, l’auteur reprend sa nouvelle Le Déserteur et écrit, en 1938, un radioroman intitulé Les belles histoires des Pays d’en haut présenté à l’antenne de Radio-Canada (CBF). L’année suivante, en 1939, la seconde partie du projet radiophonique, Un homme et son péché, entre en ondes à Radio-Canada. Devant la réponse très favorable de l’auditoire, le feuilleton se prolonge et sera diffusé jusqu’en 1962 (NOTE 8). De 1963 à 1965, il est rejoué à la station CKVL de Verdun. À la radio, le comédien Hector Charland tient le rôle de Séraphin et Estelle Mauffette celui de Donalda. Le thème musical de l’émission, un extrait de l’adagio de l’automne du ballet Les Saisons du compositeur russe Alexandre Glazounov (1865-1936), est choisi par le réalisateur Guy Mauffette, frère de l’interprète de Donalda, qui sera aux commandes de l’émission durant les premières années. Étroitement associé aux fictions de Grignon, le thème musical sera repris pour le téléroman.

Dans le radioroman Un homme et son péché, la religion et la foi sont omniprésentes car l’avarice, qui qualifie Séraphin, est l’un des sept péchés capitaux à l’origine de toutes les fautes humaines. L’Église catholique tient également un rôle central dans le récit, notamment à travers les références à la moralité des comportements humains et les personnages de curés, fortement liés au contexte de la colonisation du territoire québécois de la fin du XIXe siècle (NOTE 9). Alors que le roman tournait essentiellement autour de Séraphin, sa femme Donalda, son cousin Alexis Labranche et sa nièce Bertine, Grignon créera dix-neuf nouveaux personnages pour les besoins de l’intrigue radiophonique (NOTE 10).

 

De la scène à la planche à dessin

Texte du radioroman «Un homme et son péché» réalisé par Guy Mauffette et diffusé à Radio-Canada, 1938-1940

À partir de 1942, les fidèles auditeurs du radioroman auront l’occasion de mettre un visage sur les voix des personnages d’Un homme et son péché. En effet, Claude-Henri Grignon créera une version théâtrale de son œuvre en plusieurs tableaux, dont la première a lieu le 22 août 1942 à l’aréna de Saint-Jérôme. La plupart des comédiens et comédiennes de la radio y reprendront leurs rôles, ce qui contribuera au succès de l’entreprise en demeurant dans un registre familier pour les spectateurs des adaptations scéniques. De même, les sketchs imaginés par Grignon restent fidèles à la trame du radioroman, reprenant au passage certains des épisodes diffusés. Afin de satisfaire l’intérêt populaire, l’auteur écrira deux nouvelles versions de ses mises en scène théâtrales qui seront présentées de 1943 à 1953 (NOTE 11). La production sera jouée partout au Québec, ainsi qu’en Ontario, et s’arrêtera dans la plupart des grandes salles de spectacle de la province comme au Théâtre Saint-Denis à Montréal et au Palais Montcalm à Québec (NOTE 12).

Croquis du personnage de Donalda, vers 1947

À partir de 1951, les abonnés de la revue mensuelle Le Bulletin des agriculteurs peuvent suivre les histoires de Séraphin sous forme de bande dessinée illustrée par Albert Chartier et scénarisée par Grignon (NOTE 13). Jusqu’en 1970, ce sont 228 planches de bande dessinée intitulées Séraphin illustré qu’ils produiront ensemble. La collaboration entre les deux hommes remonte au début des années 1940 alors que Chartier illustrait les articles « Le Père Bougonneux », devenu par la suite « Le Père Bougonneux et ses contes de la montagne », que Grignon publiait chaque mois dans Le Bulletin des agriculteurs de 1941 à 1970. En 2010, la collection complète de Séraphin illustré a été rééditée en un album-souvenir contenant également quelques planches inédites et un dossier documentaire (NOTE 14). La lecture de l’ensemble de cette œuvre indique que la popularité du téléroman Les belles histoires des pays d’en haut a amené Chartier à donner à ses personnages les traits des interprètes de la télévision à partir de 1960.

 

Un immense succès télévisuel

Jean-Pierre Masson, comédien (vers 1965)

À l’automne 1956, débute le téléroman Les belles histoires des pays d’en haut qui sera à l’antenne de Radio-Canada jusqu’en 1970. De ses débuts jusqu’à l’arrivée de la télévision en couleur en 1966, l’émission, d’une durée de 30 minutes, est diffusée chaque semaine en direct comme c’est la norme à l’époque. À partir de 1967, les épisodes du téléroman, dorénavant de 60 minutes, sont préenregistrés et l’œuvre de Grignon devient l’une des premières émissions de Radio-Canada à être produites en couleurs. Au total, 495 épisodes seront diffusés au cours des 14 saisons du téléroman; l’émission sera ensuite fréquemment rediffusée au cours des décennies suivantes.

À la télévision, le rôle de Séraphin est tenu par Jean-Pierre Masson, qui immortalisera les traits du célèbre avare, alors que la comédienne Andrée Champagne incarne Donalda. Le comédien Hector Charland, le Séraphin de la radio et du théâtre, revient dans le téléroman sous les traits d’Évangéliste Poudrier, le père de Séraphin. Afin d’alimenter l’écriture du téléroman, Claude-Henri Grignon insérera plusieurs nouveaux personnages dans le récit, dont certains sont des personnages historiques comme le curé Antoine Labelle, le journaliste Arthur Buies et le politicien Honoré Mercier, qui fut premier ministre du Québec de 1887 à 1891. De même, Grignon développera l’intrigue de son roman en lui faisant prendre une tournure plus sentimentale : Donalda a dû se résoudre à marier Séraphin alors qu’elle était promise à Alexis, et cet amour impossible sera la cause de bien des tristesses.

 

Séraphin au cinéma

Pierre Lebeau en Séraphin Poudrier, 2003

Après le téléroman, le public québécois retient surtout de l’œuvre de Grignon la version cinématographique de 2002 : Séraphin : un homme et son péché de Charles Binamé. Cette adaptation pour le cinéma n’est pourtant pas la seule. Elle a en effet été précédée par deux autres films réalisés par Paul Gury et produits par Paul L’Anglais, dont les scénarios sont signés par Claude-Henri Grignon : Un homme et son péché, en 1949, et Séraphin, en 1950. Le troisième volet de cette trilogie anticipée, qui devait s’intituler Donalda, ne verra jamais le jour (NOTE 15). Les deux films reprennent la trame narrative du roman en y ajoutant les intrigues et les personnages développés dans le radioroman. C’est dans le film Un homme et son péché que Grignon développe pour la première fois le thème de l’amour impossible entre Donalda et Alexis, qui sera repris dans le téléroman (NOTE 16). Le film s’est mérité une mention spéciale lors des premiers Canadian Film Awards en 1949 (NOTE 17). Dans les deux productions, Hector Charland joue Séraphin alors que le rôle de Donalda est confié à Nicole Germain et celui d’Alexis à Guy Provost, qui sera également de la distribution du téléroman (NOTE 18). Claude-Henri Grignon fait une brève apparition dans le film de 1950 en y campant le rôle d’un révolté.

À l’instar des différentes adaptations du récit de Claude-Henri Grignon, le film de 2002 a connu un important succès populaire et critique. Le scénario est construit principalement autour des malheurs des amours d’Alexis, rôle tenu par Roy Dupuis, et de Donalda, jouée par Karine Vanasse. De l’histoire originelle du roman de 1933, le film reprend notamment le thème de la sexualité de Séraphin (NOTE 19), qui est incarné par Pierre Lebeau. Lors de la cérémonie des prix Jutras de 2003, le film a remporté 7 récompenses dont celle du meilleur acteur (Pierre Lebeau), de la meilleure actrice (Karine Vanasse) et de la meilleure musique originale (Michel Cusson). Détenteur des meilleures recettes au box-office québécois et canadien, le film a reçu le Billet d’or aux Jutra et le Golden Reel Award aux Prix Génie à Toronto.

 

La mémoire d’un passé

Ancien palais de justice de Saint-Jérôme, devenu la Maison de la culture Claude-Henri-Grignon

Avec son roman Un homme et son péché, Claude-Henri Grignon rendait hommage à la vie rurale, la foi catholique et la langue de la société traditionnelle canadienne-française. L’immense succès populaire des adaptations qui ont suivi à la radio, au théâtre, au cinéma et à la télévision témoigne de l’intérêt du public pour la fiction imaginée par Grignon. Du roman de 1933 au film de 2002, l’histoire a séduit plusieurs générations de lecteurs et d’auditeurs.

En 2007, la famille Grignon faisait don des archives du célèbre auteur à la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord de Saint-Jérôme afin d’en assurer la conservation et la mise en valeur. En collaboration avec Radio-Canada, la Ville de Saint-Jérôme inaugurait deux ans plus tard, dans la maison de la culture Claude-Henri-Grignon, un espace muséal dédié à l’écrivain (NOTE 20). Par l’exposition permanente de documents audiovisuels, de manuscrits, de photographies, de lettres et de divers objets personnels, cette initiative contribue à la pérennité de l’œuvre de Grignon dans le patrimoine culturel du Québec. Aujourd’hui, Un homme et son péché représente sans aucun doute l’œuvre québécoise d’avant-guerre la plus connue et celle qui a imprégné le plus fortement la mémoire collective et la culture populaire.

 

Sébastien Couvrette
Historien, Université Laval

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Ailleurs sur le web

Notes

1. Le passage du mot séraphin dans le vocabulaire québécois comme référence à l’avarice s’est fait très rapidement et est attesté dès le début des années 1940. Daniel Chartier, L’émergence des classiques : la réception de la littérature québécoise des années 1930, Saint-Laurent, Fides, 2000, p. 70.

2. François Couture et Pierre Rajotte, « L’École littéraire de Montréal et ses mythes », Études françaises, 36, 3 (2000), p. 163-183.

3. Pierre Grignon, « Le pouvoir de la fiction », Continuité, 119 (2008-2009), p. 19.

4. Sur la question de l’important thème de la sexualité dans le roman de Grignon, voir Claude-Marie Gagnon, « Concupiscence et avarice chez Séraphin Poudrier », Voix et Images, 1, 2 (1975), p. 196-205.

5. Visiblement insatisfait de la première version de son roman, Grignon sollicite rapidement la collaboration du journaliste, écrivain, traducteur et critique littéraire Louvigny de Montigny en vue d’une version définitive. De cette relation entre les deux hommes naîtra un sentiment d’animosité de la part de Grignon qui, piqué au vif par certaines remarques acerbes de son correcteur, le critiquera dans un de ses pamphlets signés Valdombre. Yvette Francoli et Antoine Sirois, « Un homme et son péché sous la plume des correcteurs », Urgences, 24 (1989), p. 7-15.

6. Chartier, L’émergence des classiques…, p. 35-51.

7. http://www.banq.qc.ca/histoire_quebec/parcours_thematiques/ClaudeHenriGrignon/librairie/li_serie01.jsp

8. L’émission, d’une durée de 15 minutes, revient d’abord trois fois par semaine avant de devenir quotidienne en 1941. Chartier, L’émergence des classiques…, p. 60. http://agora.qc.ca/Dossiers/Claude-Henri_Grignon 

9. La place de la religion et de la foi n’est ici pas sans rappeler l’œuvre de l’écrivain français du XIXe siècle Jules Barbey D’Aurevilly dont Grignon fut un grand admirateur. René Legris, Histoire des genres dramatiques à la radio québécoise. Sketch, radioroman, radiothéâtre, 1923-2008, Septentrion, 2011, p. 274-280.

10. De nombreux comédiens et comédiennes québécois prêteront leurs voix aux personnages du radioroman comme Albert Duquesne (Alexis Labranche), Amanda Alarie (Artémise Baltour-Labranche), Fred Barry (le docteur Cyprien Marignon), Camille Ducharme (Notaire Le Potiron), Juliette Huot (Bertine) et Félix Leclerc (le forgeron Florant Chevron).

11. Chartier, L’émergence des classiques…, p. 62.

13. Albert Chartier (1912-2004) est un pionnier de la bande dessinée québécoise et le créateur du personnage d’Onésime publié dans la même revue que Séraphin.

14. Claude-Henri Grignon et Albert Chartier, Séraphin illustré, Montréal, Les 400 Coups, 2010, 264 pages.

15. Michel Brûlé, « L’imaginaire catalyseur. Deux films pernicieux : Un Homme et son péchéSéraphin », Sociologie et sociétés, 8, 1 (1976), p. 117-139. 

16. Renée Legris, « Un homme et son péché, roman et feuilleton radiophonique et télévisuel de Claude-Henri Grignon », Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec (1900-1939), Tome 2, Montréal, Fides, 1980, p. 1115-1128.

18. Il remplace Gabriel Gascon dans le rôle d’Alexis Labranche à partir de 1965.

19. « Dans Séraphin, un homme et son péché, Charles Binamé s’est efforcé quant à lui de retourner aux sources du livre, malmené par les adaptations radio et télé. Il explique son parcours: "Je l’ai lu, relu, annoté. J’ai consulté les anciens acteurs, la fille de l’auteur, Claire, qui tapait les manuscrits de son père. J’ai essayé de tirer au grand jour tout ce qui couvait, macérait dans le livre. En particulier la sexualité, qui était là, mais à l’état latent. Et aussi le malheur de Séraphin" ». Annick Duchatel, « Quand le livre fait son cinéma : panorama d’une relation fructueuse », Entre les lignes : le plaisir de lire au Québec, 1, 1, 2004, p. 20-26.

Bibliographie

Brûlé, Michel, « L’imaginaire catalyseur. Deux films pernicieux : Un Homme et son péchéSéraphin », Sociologie et société, 8, 1 (1976), p. 117-139. 

Chartier, Daniel, L’émergence des classiques : la réception de la littérature québécoise des années 1930, Saint-Laurent, Fides, 2000.

Couture, François et Pierre Rajotte, « L’École littéraire de Montréal et ses mythes », Études françaises, 36, 3 (2000), p. 163-183.

Duchatel, Annick, « Quand le livre fait son cinéma : panorama d’une relation fructueuse », Entre les lignes : le plaisir de lire au Québec, 1, 1 (2004), p. 20-26.

Francoli, Yvette et Antoine Sirois, « Un homme et son péché sous la plume des correcteurs », Urgences, 24 (1989), p. 7-15.

Gagnon, Claude-Marie, « Concupiscence et avarice chez Séraphin Poudrier », Voix et Images, 1, 2 (1975), p. 196-205.

Grignon, Pierre, « Le pouvoir de la fiction », Continuité, 119 (2008-2009), p. 19.

Legris, Renée, Histoire des genres dramatiques à la radio québécoise. Sketch, radioroman, radiothéâtre, 1923-2008, Septentrion, 2011.

Legris, Renée, « Un homme et son péché, roman et feuilleton radiophonique et télévisuel de Claude-Henri Grignon », Maurice Lemire (dir.), Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec (1900-1939), Tome 2, Montréal, Fides, 1980, p. 1115-1128.

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