Festivals régionaux au Québec
par Ferland, Catherine
Si Montréal a la réputation d'être une ville de festivals, on peut en dire autant du Québec tout entier. Ancrés dans la culture et dans le quotidien des Québécois, s'enracinant dans une longue tradition de fêtes foraines, les festivals s'égrènent tout au long de l'année dans plusieurs centaines de villes et de villages de la province. Environ la moitié de ces rassemblements populaires sont de type saisonnier (festival d'été ou carnaval d'hiver, par exemple), l'autre moitié s'appuyant plutôt sur des expressions culturelles, des manifestations sportives, ou encore sur une caractéristique ou une identité locale particulière. Dans de nombreuses régions, ces événements servent à soutenir la vie communautaire et le développement économique. Les festivals s'avèrent sans contredit un élément constitutif original du patrimoine culturel immatériel du Québec.
Article available in English : The Regional Festivals of Quebec
Les festivals dans l'identité québécoise
Quiconque consulte l'offre touristique au Québec éprouvera l'impression que presque toutes les localités, depuis de modestes villages jusqu'aux grands centres urbains, proposent un festival. Cette impression est justifiée, car plus de 600 festivals ont lieu annuellement au Québec. Nulle part ailleurs au Canada, ni aux Etats-Unis, trouve-t-on pareille concentration de festivals, répartis tout au long de l'année! Montréal à elle seule en propose une vingtaine, talonnant de près la ville d'Édimbourg, en Écosse, pour le titre de « capitale mondiale des festivals » (NOTE 1). Cette abondance met en valeur l'importance du caractère festif de l'identité québécoise et, plus généralement, de la plupart des Canadiens d'origine française à travers le pays.
Au Québec, tout semble constituer une occasion de fêter, que l'on pense aux nombreux festivals dédiés à la chanson et à la musique, aux saisons estivale ou hivernale, à diverses manifestations sportives, à l'humour et aux particularités des communautés culturelles. Les éléments typiquement locaux ne sont pas en reste avec les festivals de la poutine, de la gibelotte, de la canneberge, de la gourgane, des petits poissons des chenaux ou de la mouche noire. Plusieurs de ces événements sont devenus des classiques incontournables et jouissent d'une réputation qui leur assure une remarquable longévité. L'abondance des festivals se pose donc à présent comme une marque de commerce québécoise, reconnue comme telle sur la scène internationale.
Une tradition festive
Le Québec est l'héritier d'une très ancienne tradition festive. Depuis des siècles, les fêtes calendaires ponctuent la vie quotidienne de la population. Ainsi, bien avant de devenir la fête nationale du Québec, la Saint-Jean-Baptiste était célébrée tous les 24 juin, le feu de joie marquant traditionnellement le solstice d'été. Dès 1636, les Relations des Jésuites font allusion à cette coutume, alors que la petite communauté de Québec ne compte qu'environ 200 colons! La Fête-Dieu et la mi-Carême faisaient aussi partie de ces fêtes du calendrier religieux que la population ne manquait pas de souligner. Par ailleurs, déjà au XIXe siècle et particulièrement au XXe siècle, certains groupes ou organismes de charité canadiens-français prirent l'habitude d'organiser de grandes kermesses ou des fêtes champêtre afin d'amasser des fonds pour les bonnes œuvres. On y mangeait, buvait et dansait, en plus d'acheter et de vendre toutes sortes de choses dans une atmosphère décontractée. À la faveur des mouvements sociaux de la fin des années 1960, les grands rassemblements ont perdu progressivement leurs attaches religieuses pour prendre une tournure résolument laïque et culturelle : ainsi sont nés les festivals tels qu'on les connaît aujourd'hui. Les célébrations festives québécoises forment donc un héritage culturel ancré dans la longue durée.
Un foisonnement à l'image des collectivités
À la base des festivals régionaux réside une recette qui fonctionne particulièrement bien : une thématique forte autour de laquelle on établit une programmation faite de spectacles en plein air, d'animations de rue, de compétitions, de repas collectifs et autres types de rassemblements populaires. Environ 80% des événements ont lieu pendant les mois d'été, l'autre 20% se répartissant inégalement entre les trois autres saisons. En raison même de l'abondance de ces événements et de la concurrence qui en découle, il est d'autant plus important de développer une spécificité locale, une certaine exclusivité qui suscitera l'intérêt et attirera les visiteurs. La thématique repose parfois sur un élément patrimonial local ou elle peut être créée de toutes pièces.
Ainsi trouve-t-on de nombreux festivals mettant en valeur (parfois de manière très créative) des produits ou des savoir-faire traditionnels. Le Festival des fromages fins de Victoriaville, par exemple, repose sur la longue tradition de l'industrie laitière et de l'industrie fromagère de cette région, alors que le Rendez-vous des coureurs des bois de Trois-Rivières, avec ses reconstitutions historiques, ses campements, ses personnages costumés et sa musique traditionnelle, constitue un rappel vibrant des racines marchandes des Trifluviens depuis l'époque du commerce de fourrures en Nouvelle-France. Dans d'autres cas, le patrimoine gastronomique d'ici et d'ailleurs est à l'honneur, par exemple à l'occasion des Cultures gourmandes de Pointe-à-Callière, du Festival des gourmands d'Asbestos ou du Festival Rythmes et saveurs de Saint-Donat.
Le patrimoine naturel suscite sa part de festivals, notamment lors des migrations saisonnières qui fournissent l'occasion de mettre en valeur le potentiel écotouristique de plusieurs localités : au printemps, le Regard sur l'Oie blanche à Baie-du-Febvre permet aux ornithologues et amateurs de plein-air de profiter du passage de centaines de milliers d'oies des neiges, bernaches du Canada et canards, tandis que les Rendez-vous de l'ornithologie de L'Isle-aux-Grues proposent des activités, conférences et excursions aux amoureux des oiseaux. Certaines villes mettent plutôt de l'avant leurs ressources naturelles végétales associées à un savoir-faire ancestral. Ainsi, Plessisville a son Festival de l'érable (qui a fêté ses 52 ans d'existence en 2010) alors que Rougemont propose ses Journées crêpes et cidres aux gourmets en visite. La Traversée internationale du lac Memphrémagog et la Traversée internationale du lac Saint-Jean mettent quant à elles en valeur à la fois de magnifiques plans d'eau et des prouesses sportives de haut calibre.
Le Festival Western de Saint-Tite constitue probablement le meilleur exemple d'un événement reposant sur une thématique créée de toutes pièces. En effet, si le western n'est pas une composante authentique de l'histoire de ce village de la Mauricie, elle est pourtant devenue constitutive de son identité.
C'est à la fin des années 1960 que cette localité, qui se spécialisait dans la transformation du cuir, s'est forgée une identité liée à l'imaginaire de l'Ouest et des cowboys, au point de devenir l'hôte du plus grand événement de ce genre en Amérique du Nord-Est. Pendant le festival, le village se transforme de façon spectaculaire et la population passe de 4 000 à 400 000 personnes. Nombreux sont les participants qui s'habillent en cowboys et cowgirls afin de prendre part aux diverses activités de la programmation, qu'il s'agisse de compétitions de danse en ligne ou de rodéo. Le visiteur éprouve la curieuse impression d'être figurant dans un film ou une grande fresque historique dédiée à l'époque western! En raison de la qualité de sa programmation et du haut niveau des compétitions de rodéo qui s'y déroulent, Saint-Tite jouit d'une reconnaissance importante sur la scène internationale, ce qui confirme le potentiel d'attraction de cette thématique qui, bien qu'« inventée », est devenue caractéristique de l'endroit.
L'univers de la musique occupe une part très importante dans l'offre festivalière annuelle. On connaît bien sûr les FrancoFolies et le Festival International de Jazz de Montréal, ou le Festival d'été de Québec, ces grandes célébrations de la musique qui ont lieu dans les deux principales villes de la province, mais il ne faut pas oublier que de nombreuses localités accueillent aussi des artistes d'un peu partout : pensons au Festival International des Rythmes du Monde de Saguenay, au Festival international de percussions de Longueuil, au Festival des guitares du monde... Le répertoire classique est aussi au programme d'une douzaine d'événements, dont l'un des plus courus est le Festival de Lanaudière. Le Québec peut donc s'enorgueillir de recevoir, année après année et sur des dizaines de scènes, d'innombrables musiciens et chanteurs venus des quatre coins du monde.
Bref, la formule « thématique centrale - programmation variée » fonctionne remarquablement bien et permet aux villes et villages du Québec de mettre en valeur leurs attraits locaux. Il est intéressant de noter que bien des festivals inscrivent un feu d'artifices à leur programmation, dont certains comprennent un volet de compétition pyrotechnique. Les Québécois aiment les feux, et cette fascination ne date pas d'hier! Bien des festivals prévoient donc un spectacle de clôture dont les feux d'artifices constituent le point culminant. Cette demande importante fait appel à la créativité des artificiers (par exemple au niveau des couleurs et de la synchronisation musique et effets visuels), au point de développer, au fil des ans, une expertise québécoise en pyrotechnie relativement récente mais de plus en plus solide.
Le financement des festivals : partenariats et commandites
L'organisation d'un festival implique de nombreux coûts : location d'un site ou d'infrastructures, cachets d'artistes, frais de personnel... La viabilité économique d'un tel événement requiert donc une enveloppe budgétaire importante. Une part de ce financement peut provenir directement des visiteurs, mais cette part demeure généralement ténue puisque la plupart des organisations tentent de conserver des tarifs très abordables (NOTE 2) et, dans bien des cas, une part de programmation gratuite. C'est donc sur le soutien financier de partenaires au niveau local, régional, gouvernemental et paragouvernemental que repose la pérennité de plusieurs festivals régionaux (NOTE 3). À l'heure actuelle, d'après l'Observatoire de la culture et des communications, environ 40% du financement des festivals et événements culturels au Québec provient du secteur public, tandis que le secteur privé contribue pour approximativement 33%, le reste étant assuré par des revenus autonomes (NOTE 4).
Le financement public des festivals est administré au moyen de programmes spécifiques. Au niveau fédéral, les organisateurs de festivals peuvent soumettre une demande de soutien au Programme des manifestations touristiques de renom, alors que le gouvernement du Québec peut accorder une aide financière par l'entremise de son programme d'Aide financière aux festivals et aux événements touristiques (NOTE 5). Quant au pallier municipal, les formes de soutien varient selon les localités, pouvant aller d'une enveloppe bien circonscrite et récurrente à une aide ponctuelle.
Dans les régions, les commerçants locaux appuient fréquemment les festivals puisqu'ils en bénéficient directement. Ils s'affichent comme des partenaires enthousiastes et de fiers commanditaires de ce type d'événements. Dans les grands centres urbains, par contre, ce soutien du secteur privé s'avère plus mitigé. Par exemple, il est très difficile de mobiliser les restaurateurs montréalais qui, pourtant, vivent de la manne des festivaliers qui envahissent les rues de la métropole de juin à septembre. Malgré les sollicitations répétées des promoteurs, les partenariats locaux ne sont donc pas gagnés d'avance. La portion la plus substantielle du financement des festivals vient plutôt des commanditaires majeurs, qu'ils soient privés (banques, géants des télécommunications, etc.), ou encore publics ou parapublics (offices de tourisme locaux, programmes municipaux ou gouvernementaux).
Parmi les plus importants organismes subventionnaires figure Loto-Québec. Par l'entremise de son programme Les Rendez-vous Loto-Québec, né en 2004 de la révision de sa politique de commandites, cette société d'État soutient annuellement une centaine de festivals et de manifestations populaires partout au Québec. Choisis pour leur caractère rassembleur et leur offre d'activités abordables à toutes les bourses, ces événements doivent aussi présenter un bon potentiel d'attraction touristique et des retombées socioéconomiques pour la localité, ce qu'on peut mesurer par l'achalandage enregistré lors des festivals. Enfin, leur programmation doit proposer une majorité d'activités en plein air. Mais il est impossible de tout commanditer par le biais de ce programme car, rappelons-le, le Québec tout entier vibre au rythme de ses centaines de festivals!
Le soutien aux festivals peut aussi passer par une aide logistique. Par exemple, il n'est pas rare que les responsables du programme Les Rendez-vous Loto-Québec accompagnent les organisateurs de festivals dans leur recherche d'autres sources de financement, de manière à ce que la survie de l'événement ne dépende pas uniquement des commandites des gros organismes. Les organisations des festivals parviennent d'ailleurs plus facilement à obtenir des subsides lorsqu'ils font déjà partie des événements reconnus et financés par les commanditaires majeurs comme les Rendez-vous Loto-Québec, car ce programme basé sur des critères d'analyse rigoureux est devenu un gage de qualité dans ce secteur, qui incite souvent d'autres partenaires privés et gouvernementaux à contribuer au financement d'un festival.
Retombées socioéconomiques des festivals
Les festivals ont des retombées économiques et sociales extrêmement importantes pour certaines collectivités du Québec, particulièrement dans les régions. L'affluence touristique a des répercussions concrètes sur l'économie locale : par exemple, certains marchés d'alimentation de Saint-Tite réalisent jusqu'à 80% de leur chiffre d'affaires annuel pendant les quelques jours que dure le Festival western. Ces événements agissent donc comme des leviers économiques très rentables dont l'apport devient, pour certaines municipalités, un apport crucial au budget annuel.
Dans d'autres cas, les retombées économiques seront plus modestes, tandis que les retombées sociales seront considérables. La fierté et le renforcement du sentiment d'appartenance figurent parmi les effets particulièrement positifs de la tenue d'un festival dans une localité, qu'il s'agisse d'un village ou d'un grand centre urbain. De nombreuses personnes travaillent bénévolement lors de ces événements : le Carnaval de Québec, par exemple, rassemble jusqu'à 1 000 bénévoles annuellement! S'il est difficile de quantifier les autres retombées « émotives », elles sont en revanche bien tangibles dans les communautés et expliquent en grande partie la quantité et le succès populaire des festivals au Québec.
Des défis structurels
Tout n'est cependant pas rose au royaume des festivals... Malgré une grande vitalité, il s'agit d'un milieu hautement compétitif et stratégique : si certains événements parviennent à se réinventer, année après année, d'autres s'étiolent et finissent par disparaître. Il arrive que des organisations ne parviennent pas à répondre aux nombreux défis structurels qui se sont ajoutés au cours des dernières années.
Le principal défi est celui de la relève. Pour assumer un poste clé au sein d'une organisation, il est nécessaire d'aimer la fête, mais il faut aussi démontrer des qualités de gestionnaire, des aptitudes en communications et en relations publiques, ainsi qu'un bon leadership. Le rôle de directeur général d'un festival s'est beaucoup complexifié : il faut satisfaire de nouveaux critères toujours plus exigeants et sans cesse justifier les commandites qui sont octroyées à l'événement. Or, lorsque des individus occupant des postes clés finissent par quitter une organisation après plusieurs années, il est parfois difficile de les remplacer et de renouveler l'équipe qui soutenait leur action. L'expérience et l'expertise sont, hélas, souvent difficiles à transférer car plusieurs de ces festivités reposent sur la passion.
De surcroît, depuis une dizaine années, les politiques d'attribution des subventions gouvernementales se sont beaucoup sophistiquées. Suite à une conjoncture économique défavorable, plusieurs programmes de soutien ont subi des coupures importantes, ce qui s'est traduit par une concurrence accrue pour l'obtention des enveloppes disponibles. Les critères d'octroi sont aussi plus nombreux : par exemple, pour être subventionnés par le gouvernement canadien, les événements doivent répondre à des critères de développement durable. Les organisations ont aussi la lourde tâche de compiler les milliers de données nécessaires pour produire les rapports et études d'impact économique requis par le Programme des manifestations touristiques de renom (NOTE 6). Certaines organisations de festivals éprouvent de la difficulté à satisfaire ces nouvelles exigences, ce qui peut compromettre l'obtention des subsides nécessaires à la survie de l'événement. Les défis sont donc considérables.
Perspectives d'avenir pour les festivals régionaux
En définitive, le festival comme phénomène social s'avère une énorme source de fierté. Par son entremise, on parvient à transmettre ses valeurs, à montrer « qui on est » aux visiteurs. Cette dimension est encore plus évidente en régions, où l'accent est mis sur l'accueil des gens de l'extérieur qui viennent assister aux festivals. En valorisant les savoir-faire et les talents régionaux, tout en s'ouvrant sur le monde, ces rassemblements populaires dynamisent la vie sociale et culturelle des collectivités et consolident le sentiment d'appartenance. Les festivals contribuent indubitablement au dynamisme des communautés et constituent un formidable appui à la mise en valeur de l'identité régionale et, plus largement, de l'identité québécoise, dans toute sa diversité culturelle (NOTE 7). Si les festivals eux-mêmes évoluent et se transforment, tout indique que le phénomène en soi est bien enraciné dans notre culture et qu'il est là pour rester.
Catherine
Ferland
Professeure associée, Département
d'histoire, Université de Sherbrooke
Adjointe à la coordination, l'Encyclopédie
du patrimoine culturel de l'Amérique française
NOTES
1. Éric Clément, « Collectif de festivals montréalais : Montréal sur les pas d'Édimbourg », La Presse [en ligne sur Cyberpresse], 31 mai 2010, http://www.cyberpresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/festivals/201005/31/01-4285302-collectif-de-festivals-montrealais-montreal-sur-les-pas-dedimbourg.php.
2. De nombreux festivals, tant urbains que régionaux, fonctionnent avec un système de passeport permettant d'accéder au site et dont le coût équivaut à quelques dollars par spectacle ou par jour, ce qui demeure très accessible à la majorité de la population, mais ne suffit pas à couvrir tous les frais.
3. Les commandites permettent d'ailleurs de maintenir de très bas coûts, voire la gratuité des festivals, ce qui contribue bien évidemment à leur popularité.
4. Jean-François Minardi, « La question du financement public des festivals », La Presse, 10 juillet 2008, dans Fraser Institute, « Articles and Commentaries », News and Events [en ligne], http://www.fraseramerica.org/commerce.web/article_details.aspx?pubID=6524.
5. Ces programmes sont respectivement accessibles sur les sites d'Industrie Canada [en ligne], http://www.ic.gc.ca/eic/site/dsib-tour.nsf/fra/h_qq00160.html, et du ministère du Tourisme du Québec [en ligne], http://www.tourisme.gouv.qc.ca/programmes-services/aide/aide-festivals.html.
6. Voir le détail de ces exigences au http://www.ic.gc.ca/eic/site/dsib-tour.nsf/fra/qq00172.html.
7. Il existe un grand nombre de festivals qui mettent en valeur la culture des nouveaux arrivants et la diversité ethnolinguistique du Québec contemporain, notamment à Montréal.
Documents complémentairesCertains documents complémentaires nécessitent un plugiciel pour être consultés
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