Les élites et la démocratie au Québec, au XIXe siècle
par Godin, Richard
Le Québec du XIXe siècle sera marqué par un processus de démocratisation du pouvoir politique, lequel demeurera tout de même l'apanage des classes sociales dominantes et de ses leaders. Ce siècle sera ponctué par trois périodes distinctes au cours desquelles l'expérience démocratique évoluera au gré des luttes politiques. Or, ces dernières seront toujours le fait d'affrontements idéologiques entretenants de positions souvent irréconciliables, allant de l'usage de la langue au Parlement de Québec à l'abolition du ministère de l'Instruction publique, en passant par la création de la Confédération canadienne. La polarisation des débats conduira à la systématisation de l'organisation des partis politiques.
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« L'aristocratie a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges et l'âge des vanités.
Sortie du premier, elle dégénère dans le second et s'éteint dans le dernier. »
François-René de Chateaubriand
Dans l'histoire du Québec, l'influence des élites sur le pouvoir politique gouvernemental fluctue selon les époques et les enjeux. Alors que certains gagnent du pouvoir à force d'usage; d'autres en perdent au profit des précédents, et vice-versa. Les partis politiques ne seront pas étrangers à la cristallisation des points de vue partisans des élites. Qu'il soit bleu ou rouge, conservateur ou réformiste, démocratique et libéral, le parti politique consent à représenter le plus large éventail possible de personnes, membres comme non-membres, aux seules fins de la lutte électorale pour l'appropriation du pouvoir. Cette tradition est toujours bien vivante.
Trois périodes politiques distinctes de gouvernance territoriale marqueront le Québec du XIXe siècle. La première ira de 1792 à 1840, avec le Bas-Canada, province de l'Angleterre. La deuxième, de 1840 à 1867, avec le Canada-Est de la province du Canada-Uni, une colonie britannique. La troisième, de 1867 à 1900, avec la province de Québec du Dominion du Canada. Durant ces trois périodes, la démocratie, une valeur sociétale largement partagée par l'ensemble de la population, variera au gré des rapports de force cultivés par les élites en place. L'exercice démocratique dépendra largement des intérêts de chacun des groupes en présence.
Au nom d'intérêts particuliers et de valeurs traditionnelles propres aux règles politiques et économiques édictant la relation univoque entre la Grande-Bretagne et ses colonies du Canada, la démocratie se limitera, au cours de la première période, aux élections seules des assemblées délibérantes. Mais à force de tension, le pouvoir semblera, au fil du temps, devenir plus accessible au peuple, mais toujours à l'intérieur des limites prescrites par la couronne d'Angleterre (NOTE1).
La notion d'intérêt conduira, lors de la troisième période, les individus à se rassembler autour d'une même bannière pour en défendre les idées. Dans cette perspective, comment s'organisera la démocratie naissante ? De quelle manière opèrera-t-elle? Et quel rouage la rendra opérationnelle ? Il faut donc émettre l'hypothèse d'une incessante lutte entre groupes d'intérêt pour expliquer le fonctionnement des partis politiques et l'influence des élites sur la démocratie.
Classe politique et faits sociaux à la base du patrimoine démocratique
L'examen sommaire de la structure sociale en place dévoile des éléments du patrimoine démocratique au XIXesiècle. Jusqu'à la Rébellion de 1837, la petite bourgeoisie canadienne-française s'oppose aux anglophones, marchands et bureaucrates, représentant la couronne.
Comme le dit le vieil adage : « qui se ressemble s'assemble ». La classe politique d'alors est formée uniquement d'hommes issus de l'élite instruite, et elle porte en elle les traces de la « culture des lettres » et de la « personne instruite ». Dans cette société de droit qu'est le Canada, les coutumes propres au monde juridique façonnent la sphère politique. Ainsi, la composition des législatures de l'époque - et encore d'aujourd'hui -, révélera une imposante présence d'avocats et de notaires (NOTE 2). D'ailleurs, le politologue Louis Massicotte évalue la députation québécoise à 43 % de juristes, entre 1867 et 1881 (NOTE 3). En accomplissant des devoirs publics à titre politique, ils investiront donc massivement l'assemblée législative et influenceront la destinée des débats.
Parmi ces hommes politiques on trouvera aussi des militaires, des seigneurs et des marchands, de même que des journalistes. Toutefois, même ces derniers seront d'abord et avant tout des avocats de formation, comme Pierre-Stanislas Bédard (1762-1829), fondateur du journal Le Canadien (NOTE 4). Enfin, l'influence exercée par l'Église catholique romaine et les ultramontains (NOTE 5) sur la société canadienne-française du XIXe siècle jouera un rôle clé dans le débat, en raison de leur opposition à certaines formes de la modernité, dont le libéralisme politique. Ils contribuent ainsi à polariser les débats et, d'une certaine manière, à jeter les bases de l'idéologie des partis politiques.
Après les événements de 1837, le clergé reprendra une certaine ascendance sur la population, pactisant avec la petite bourgeoisie, tout en mettant alors de l'avant une idéologie ethnique prônant le nationalisme canadien-français et son statu quo. Cette configuration composera donc la classe politique de l'époque et se répercutera sur l'ensemble des activités politiques de ce siècle.
Partis politiques, idéologies et démocratie
L'instrumentalisation des partis politiques par les élites se fera par à-coup et avec l'usage. Sous le Régime anglais, à partir de 1792, une forte impulsion partisane conduira à l'organisation des premiers partis politiques, avec d'un côté la représentation canadienne-française, le Parti canadien, et de l'autre, le Parti bureaucrate ou Parti britannique, ou encore Tory Party, représentant les anglophones.
Cette dualité mènera, avec le temps, à un déséquilibre représentationnel grandissant à l'Assemblée. Si bien qu'en 1827, le Parti canadien, devenu alors le Parti patriote, fera élire 47 députés sur une possibilité de 50. Toutefois, l'expression populaire n'aura de cesse de subir l'entrave du Conseil exécutif. Dès lors, le Parti patriote se donnera comme programme une réforme constitutionnelle visant à introduire la notion de gouvernement responsable dans le régime parlementaire. Cet enjeu majeur animera la sphère politique tout au long de la première moitié du XIXe siècle.
Les partis politiques naîtront donc de cette volonté de concrétiser la responsabilité ministérielle. Le nom de Pierre-Stanislas Bédard sera étroitement associé à ce nouveau phénomène démocratique, puisqu'il contribuera directement à la création du Parti canadien, tout en étant « le premier dans l'Empire britannique à formuler d'une façon cohérente la théorie de la responsabilité ministérielle » (NOTE 6). Dans les faits, l'opposition ne sera plus seulement ethnique, mais aussi idéologique, de sorte que les partis en présence se transformeront au gré du temps et selon la nature des débats. Ainsi, le Parti patriote, mené par Louis-Joseph Papineau, se distanciera du clergé, entre 1830 et 1838, et ce, dans la perspective de réformer la constitution imposée par Londres.
Il faut rappeler que le principe d'opposition régissant les débats parlementaires favorisera la création des partis politiques au Bas-Canada et au Canada-Uni, et que le bipartisme entre conservateurs et libéraux domine jusqu'en 1896.(NOTE 7) Mais le système prédominant, c'est le pouvoir gouvernemental résultant d'une coalition de groupes d'intérêt variés. Le ministère conservateur Mac Donald-Cartier constitue en soi un bel exemple de coalition, tel que calqué sur le système politique britannique de Westminster.
L'émergence des partis politiques s'explique aussi par ce désir d'organiser le débat démocratique et d'y prendre une part active. À cet égard, il en découle trois fonctions sociologiques toujours valides de nos jours. D'abord, le parti politique constitue un lieu de rencontre démocratique servant l'unification des idées politiques. Il suffit de considérer les idéologies et les intérêts défendus par chacun, comme la reconnaissance des droits des Canadiens-français soutenue par le Parti patriote ou la protection des intérêts britanniques défendue par le Tory Party.
Ensuite, le parti politique doit être appréhendé comme une organisation partisane vouée à faire connaître et avancer les idées retenues par ses instances auprès des membres de la société. Par exemple, le Parti canadien et le Parti patriote s'acharneront successivement à faire adopter la notion de gouvernement responsable. Enfin, le parti politique constitue un foyer de reconnaissance pour ses membres, ses fidèles et ses partisans. Ainsi, au point de rejet des 92 résolutions par le gouvernement anglais, en 1837, les patriotes, fidèles aux idées du parti, se rebelleront.
À partir de l'Acte d'Union, en 1840, le bipartisme fera temporairement place au multipartisme, alors que trois partis présenteront des candidats lors des huit scrutins du Canada-Uni, entre 1841 et 1867. Cette époque, marquée par des jeux d'alliance et des positionnements idéologiques souvent inconciliables, servira à édifier des partis modernes et à consolider la démocratie.
Au Canada-Est (NOTE 8) comme au Canada-Ouest (NOTE 9), on retrouvera : les « Conservateurs » ou « Bleus », les « Libéraux » ou « Rouges », et les « Réformistes ». Ainsi, le Parti bleu de Louis-Hippolyte Lafontaine sera appuyé par l'Église ,puisque résolument modéré dans la défense des idées réformatrices, en opposition au Parti rouge, qui sera anticlérical. Ce dernier parti, issu du Parti canadien et du Parti patriote, défendra la réforme constitutionnelle, l'introduction du gouvernement responsable, la reconnaissance des droits des Canadiens-français et la sécularisation du pouvoir politique; alors qu'au Canada-Ouest, les libéraux, soutenus par les « Réformistes de gauche » et les Clear Grits (NOTE 10), défendront les institutions élues, le suffrage universel pour les hommes et le gouvernement responsable, mais aussi le libre-échange avec les États-Unis, la sécularisation des réserves du clergé et la représentation proportionnelle visant à contrer la domination canadienne-française.
L'idéologie ultramontaine, doctrine défendue par une l'élite religieuse catholique, qui prône la suprématie du pouvoir religieux sur le pouvoir civil, viendra par ailleurs exacerber l'opposition idéologique entre conservateurs et libéraux, et les résultats électoraux ne démentiront pas cette franche opposition. De 1867 à 1900, l'Assemblée législative de la province de Québec sera majoritairement l'affaire des Rouges et des Bleus, ou Parti libéral et Parti conservateur (NOTE 11).
Le moyen d'influence des élites et la naissance de la sphère médiatique
Si la démocratie naissante s'organise dans les partis politiques, c'est évidemment par l'entremise des élites (NOTE 12) et de leurs principales voies de communication, les journaux, qu'elle s'exprimera le mieux. Dans cette optique, les élites canadiennes contribueront aux changements démocratiques, en exerçant contrôle et influence sur le reste de la société, tout en tirant des avantages de l'exercice, comme des nominations partisanes à des postes de prestige dans l'administration publique.
Aucours du XIXe siècle, la classe politique, abordée plus tôt, sera investie par les élites rurales, des petits « royaumes locaux », et les élites urbaines, de Montréal et de Québec. Les premières seront représentées symboliquement par « le prêtre, le maire, le médecin, le notaire ou l'avocat et le marchand du village »; les secondes, par « l'élite professionnelle et intellectuelle des deux villes » (NOTE 13). L'évidente ascendance des élites urbaines ou intellectuelles sur les élites rurales provoquera d'acrimonieuses luttes idéologiques opposant tradition et modernité, religion et laïcité, agriculture et commerce et industrie.
Bien que des divisions opposent les élites canadiennes-françaises, ces dernières se regrouperont tout de même au sein de l'Institut canadien (NOTE 14), fondé à Montréal, en 1844, par un groupe d'intellectuels issus des rangs libéraux. Ce petit groupe de membres influents de l'élite canadienne-française permet de comprendre à petite échelle les débats qui animent toute la société. Toutefois, une partie de la collection de la bibliothèque de l'Institut sera jugée trop progressiste au goût de l'élite ecclésiastique.
En 1858, l'évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, excommuniera certains de ses membres, ce qui conduira à une scission de l'élite intellectuelle en deux factions rivales : les anticléricaux (libéraux) et les tenants de l'ultramontanisme (conservateurs). Cela aura un effet considérable sur la prévalence du bipartisme à l'Assemblée législative. Dorénavant, l'influence du religieux sur le séculier teintera le débat démocratique au Québec jusqu'à la Révolution tranquille.
Dans ce contexte de quête de liberté politique à l'encontre du Régime anglais, l'élite intellectuelle francophone saura faire progresser ses idées démocratiques par l'appropriation et l'utilisation de moyens de communication de masse. Conscient de la puissance de la presse, le journaliste et avocat Étienne Parent, rédacteur du journal Le Canadien, écrira, en 1841 : « Canadiens de toutes les classes, de tous les métiers, de toutes les professions, qui avez à conserver des lois, des coutumes et des institutions qui vous sont chères, permettez-nous de vous réppéter [sic] qu'une presse canadienne est le plus puissant moyen que vous puissiez mettre en usage. »(NOTE 15)
Au XIXe siècle, un quarantaine de journaux seront ainsi créés. Ils seront d'obédience parfois conservatrice, libérale, impériale, ultramontaine, nationaliste canadienne-française, réformiste, démocrate catholique, ou mixte. Certains journaux disparaîtront rapidement, d'autres résisteront plus longtemps, frappés épisodiquement d'interdit de publication et de censure par les autorités anglaises.
La devise du journal Le Canadien sera : « Nos institutions, notre langue et nos lois ! » Ce seront des figures de l'élite intellectuelle, d'abord libérale, ensuite conservatrice et ultramontaine, qui en assumeront tour à tour la direction, comme les Pierre-Stanislas Bédard, Étienne Parent, Jules-Paul Tardivel, Joseph-Israël Tarte. Ce dernier confirmera l'influence du journalisme, en 1881 : « Je prétends d'abord (...) qu'un journaliste qui vise à la popularité n'est pas digne de son métier : car il suit les courants d'opinion au lieu de les diriger. » (NOTE 16)
Le journal La Minerve militera en faveur de la rébellion de 1837-1838, de l'application du principe de gouvernement responsable et de la Confédération canadienne, tout en appuyant les idées conservatrices de Lafontaine, devenant même l'organe officiel du Parti conservateur, et les positions traditionnelles de l'Église catholique.
Mené successivement par Augustin-Norbert Morin et Ludger Duvernay, des hommes politiques influents, tels Denis-Benjamin Viger, Louis-Hippolyte La Fontaine et Louis-Joseph Papineau, tous trois avocats, contribueront un jour ou l'autre à la publication. Dirigé par Thomas Cary, homme d'affaires et avocat anglais, digne représentant de l'élite anglophone du temps, le Quebec Mercury défendra becs et ongles les intérêts économiques et politiques des marchands anglophones, souscrivant à la thèse d'assimilation des Canadiens-français par les anglophones.
Les journaux passionneront l'espace public avec ce foisonnement de sujets liés aux débats démocratiques du siècle : « gouvernement de soi » (NOTE 17), gouvernement responsable, liberté politique, instruction publique, défense de la culture canadienne-française, promotion du catholicisme, défense des intérêts britanniques, etc. Pour ainsi dire, l'élite de l'époque créera un élément déterminant du patrimoine démocratique : la sphère médiatique. Indispensable à la propagation des idées démocratiques, elle sera dorénavant indissociable de la sphère politique démocratique québécoise. Si bien qu'en 1869, sera créée la Gazette officielle du Québec (NOTE 18), premier organe officiel de communication gouvernementale de la province.
Richard Godin, Ph. D.
Sociologue
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Photos
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Étienne Parent, vers
1832-1834 -
George-Étienne Carti
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Hon. A. A. Dorion, Mo
ntréal, QC, 186... -
Hon. Antoine-Aimé Dor
ion, Montréal, ...
Ailleurs sur le web
- Journal Le Canadien (1806-1909)
- Journal La Minerve (1826-1899)
- J.R. Robertson, «Les partis politiques et leur reconnaissance au Parlement»
Notes
1. Cette période verra passer quatre monarques : George III (1760-1820), George IV (1820-1830), William IV (1830-1837), Victoria (1837- 1901).
2. Parmi les membres de ces élites, notons Pierre-Stanislas Bédard, George-Étienne Cartier, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Louis-Hippolyte Lafontaine, Honoré Mercier, Louis-Joseph Papineau.
3. Le politologue Louis Massicotte évalue la députation québécoise à 43 % de juristes entre 1867 et 1881 (Un parlement provincial en transition : le cas de Québec, 1867-1990, thèse de doctorat, Carleton University, Ottawa, 1990).
4. Fondé en 1806, le journal Le Canadien est l'organe du Parti canadien.
5. Doctrine qui soutient la suprématie du pape et de l'Église catholique romaine dans les affaires de l'État. Les conservateurs appuieront cette doctrine pour des raisons d'affinités idéologiques touchant l'ordre, le libéralisme politique et la non-intervention dans les affaires de la cité, de même que la préservation de la culture traditionnelle canadienne-française.
6. Fernand Ouellet, « Bédard, Pierre-Stanislas », Dictionnaire biographique du Canada en ligne [en ligne], http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=2781.
7. James R. Robertson, « Histoire des partis politiques du Canada », Les partis politiques et leur reconnaissance au Parlement [en ligne], Gouvernement du Canada, Division du droit et du gouvernement, août 1990, révisé en août 1996, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection-R/LoPBdP/BP/bp243-f.htm#HISTOIRE.
8. L'ancien Bas-Canada et le Québec actuel.
9. L'ancien Haut-Canada et l'Ontario actuel.
10. En 1849, des membres de l'aile gauche du Parti conservateur, les Clear Grits, se diront insatisfaits des politiques conservatrices du ministère Baldwin-Lafontaine et quitteront alors le parti. Après la Confédération canadienne, ils constitueront la base du Parti libéral du Canada.
11. À l'issue des neuf scrutins tenus dans la province de Québec entre 1867 et 1897, les Bleus formeront le gouvernement à cinq reprises, en 1867, 1871, 1875, 1881 et 1892. Pour leur part, les Rouges feront élire une majorité de députés à quatre occasions, soit en 1878, 1886, 1890 et 1897. Fait intéressant, le bipartisme dominera largement le XIXe siècle, bien que quelques députés se soient fait élire comme conservateurs indépendants ou indépendants, ou encore sous différentes bannières, dont le Parti national et le Parti ouvrier.
12. Le concept d'élite renvoie à l'idée de domination et de distinctif, mais aussi d'excellence, de prestige et de pouvoir. En regard de la théorie de la reproduction sociale, cette catégorie sociologique permet de mieux saisir le fonctionnement des élites, selon le capital symbolique (titres, position hiérarchique) et le capital matériel (richesse, patrimoine) qu'elles détiennent (Pierre Bourdieu, La distinction : critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979).
13. Jean-Charles Falardeau, « Des élites traditionnelles aux élites nouvelles », Recherches sociographiques, vol. 7, nos 1-2, 1966, p. 131-145.
14. L'Institut canadien de Québec sera créé en 1848. Après la condamnation de Mgr Bourget à l'endroit de l'Institut canadien en 1858, les membres de l'organisme fidèles aux préceptes ultramontains fonderont l'Institut canadien de Montréal. Pour ce qui est de l'Institut canadien de Québec, ses membres se plieront aussi aux exigences de Rome relatives aux livres jugés immoraux et mis à l'index.
15. Étienne Parent, « Adresse au public canadien », Le Canadien, vol. 1, no 1, 7 mai 1831, p. 1.
16. Michèle Brassard et Jean Hamelin, « Tarte, Joseph-Israël », Dictionnaire biographique du Canada en ligne [en ligne], http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=7097.
17. Étienne Parent traduit librement l'expression anglaise self-government.
18. La Gazette officielle du Québec publie sur une base hebdomadaire des textes liés aux affaires gouvernementales (lois, règlements, décrets, arrêtés, avis, etc.).