Aboiteaux acadiens
par LeBlanc, Ronnie-Gilles
Le terme aboiteau est devenu synonyme du peuple acadien, tellement cette technologie est intimement liée à la naissance et à l'évolution de celui-ci, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis la Déportation acadienne des années 1750, cette pratique agricole a été maintenue dans certaines régions acadiennes. Les aboiteaux ont cependant acquis une valeur symbolique pour la communauté acadienne qui continue d'en cultiver et d'en perpétuer la mémoire. Pendant toute la période coloniale, les Acadiens furent les seuls à cultiver, de façon aussi importante, des terres situées sous le niveau de la mer en Amérique du Nord. La fécondité exceptionnelle de ces terres a été à la base de la prospérité de la communauté acadienne avant 1755. De plus, ces réalisations d'envergure étaient des projets communautaires, ce qui les différencie de projets semblables entrepris ailleurs dans le monde. Ces corvées communautaires ont contribué à forger l'identité acadienne.
Article available in English : Acadian Aboiteaux [Dike and Suice Gate System]
La mise en valeur contemporaine des aboiteaux
Au cours des trois dernières décennies, pas moins d'une demi-douzaine d'aboiteaux ont été récupérés dans différents marais de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick et conservés pour des fins d'exposition. Qu'on pense aux dalles exposées présentement à l'Église historique de Barachois, au Nouveau-Brunswick, et, en Nouvelle-Écosse, à celles du Musée acadien de Pubnico et au Lieu historique national du Canada de Grand-Pré, où l'on interprète le thème des aboiteaux désigné événement d'importance historique nationale en 1997 par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. À Grand-Pré, l'une des deux dalles exposées a été fabriquée à la fin des années 1680, soit au début des travaux d'assèchement de ce marais. Une autre provient de l'ancien village acadien connu aujourd'hui comme le Lieu historique national du Canada de l'Établissement-Melanson. Une plaque de la Commission doit aussi être érigée dans la région de Memramcook afin de marquer cet événement d'importance historique nationale.
Plusieurs autres institutions muséales acadiennes, tel le Musée acadien de l'Université de Moncton, donnent de l'information sur le système d'aboiteau ou exposent des éléments de celui-ci. Ces institutions présentent également sur Internet des expositions ou des reconstitutions virtuelles sur les aboiteaux. Au Village historique acadien, situé près de Caraquet, au Nouveau-Brunswick, on a même érigé des levées et construit des aboiteaux dans le marais local. C'est dire l'importance des aboiteaux dans la culture et la mémoire acadiennes .
Le cadre naturel
Le système d'aboiteau s'est développé dans un environnement très particulier, à savoir les terres d'alluvions façonnées par les eaux tumultueuses de la baie de Fundy (ou baie Française, selon l'appellation d'origine), où les marées comptent parmi les plus fortes au monde, atteignant des amplitudes de plus 15 mètres. Les marais entourant la baie de Fundy ont été formés par le va-et-vient de ces marées qui y ont déposé des sédiments, ou alluvions, très riches en matières organiques et en minéraux. Une fois asséchées et dessalées, ces terres sont d'une fertilité exceptionnelle au point qu'elles ne nécessitent aucun engrais pendant plusieurs décennies d'usage agricole.
Avant l'arrivée des colons acadiens, les parties vaseuses les plus basses des marais de la baie de Fundy (le wadden) étaient recouvertes par la mer deux fois par jour. Les parties les plus hautes, les marais salins (le schorre), n'étaient inondées que pendant les marées les plus fortes. Quand la mer se retirait, les vasières et les marais salins étaient parsemés de ruisseaux vaseux, lieu intense de vie marine. Cette vitalité était le résultat des marées puissantes de la baie de Fundy et elle offrait un potentiel immense pour l'agriculture à condition que ces marais fussent asséchés et ensuite dessalés.
Pour assurer l'intégrité de ce riche terreau, il fallait toutefois contrer le va-et-vient des fortes marées (NOTE 1). En effet, deux fois par jour, 100 milliards de tonnes d'eau de mer vont et viennent au fond de la baie de Fundy. Ces volumes sont supérieurs à tous les cours d'eau du monde entier réunis. Le long du bassin d'Annapolis, où les premiers aboiteaux ont été érigés par les colons acadiens, les marées hautes peuvent varier de 4 à 8,5 mètres. Alors que dans le bassin des Mines, la moyenne du marnage est de 12 mètres et les marées les plus hautes peuvent atteindre 15 ou 16 mètres (NOTE 2).
Les colons acadiens ont su tirer avantage du milieu naturel qu'ils cherchaient à transformer, puisque leur principal matériau de construction provenait des marais eux-mêmes sous la forme de mottes de pré, ou pelouses, avec lesquelles ils érigeaient leurs levées, ou digues, ainsi que leurs aboiteaux. Les plantes halophiles (c'est-à-dire qui croissent dans les milieux imprégnés de sel marin) qui se trouvent dans le marais salin possèdent des racines profondes, denses et emmêlées, qui leur permettent non seulement de croître au contact de l'eau salée, mais aussi de résister au puissant mouvement des marées (NOTE 3). On se servait donc de mottes de pré comme parements pour couvrir les parois de la levée, surtout du côté exposé à la mer. Une autre espèce de plante n'aurait pas pu résister à l'eau salée et la levée aurait vite succombé à l'érosion provoquée par les puissantes marées de la baie de Fundy (NOTE 4).
Les Acadiens ont également compris et su profiter du système hydrographique des marais qu'ils ont asséchés. Car l'emplacement des aboiteaux, des levées et des canaux de drainage était fonction des ruisseaux naturels qui traversaient le marais et qui en composaient le bassin versant. Dans le marais de Grand-Pré, entre autres, on a identifié au moins trois bassins versants, un dirigeant les eaux du marais vers la rivière Gaspereau, un autre vers la rivière Cornwallis et un troisième directement dans le bassin des Mines. Il a donc fallu mâter la marée dans au moins trois zones distinctes du marais avant de pouvoir le cultiver sur toute sa superficie. En outre, ces trois zones ont été asséchées par étapes, par trois générations d'Acadiens du début des années 1680 jusqu'en 1755 (NOTE 5).
La technologie
Le terme aboiteau a un double sens, puisqu'il signifie à la fois l'ensemble des ouvrages associés à l'assèchement d'un marais et un élément particulier de ceux-ci. Cet élément particulier, qui est en somme le système d'évacuation d'eau, comprend deux composantes : la dalle ou écluse, de même que la levée qui protège celle-ci. Cette dalle est munie d'une vanne nommée clapet, qui se ferme et s'ouvre automatiquement avec le flux et le reflux de la marée. À l'origine, la dalle est formée d'un tronc d'arbre évidé placé dans le fond du canal d'égout. Une levée est ensuite construite au-dessus de cette dalle, mais contrairement au reste de la levée, celle-ci est renforcée par des conifères entremêlés de vase prélevée à même le marais. Il faut ancrer cet aboiteau avec soin, afin que l'action de la marée ne le déplace pas. Cette levée traverse donc le canal d'égout de façon perpendiculaire à celui-ci et se prolonge de chaque côté, en vue d'empêcher l'eau salée d'inonder le marais à marée haute. Lorsque le niveau de l'eau de la mer monte avec la marée, le clapet se ferme sous la pression. À l'inverse, lorsque la marée baisse, la pression exercée par l'eau de ruissellement qui s'est accumulée à l'intérieur du marais force l'ouverture du clapet. Le mouvement perpétuel de la marée actionne ainsi le clapet à toutes les six heures, deux fois il s'ouvre, deux fois il se ferme à chaque vingt-quatre heures.
L'objectif étant d'assécher et de dessaler le marais, des canaux de drainage, ou fossés, sont creusés à travers tout le marais. Ces fossés suivent habituellement un tracé rectiligne, puisqu'ils servent en même temps de limites entre les parcelles cultivables. En périphérie, un fossé plus profond qu'on appelle contre-ceinture longe la levée qui protège l'ensemble du marais. Tous ces canaux reliés entre eux mènent finalement au canal d'égout et à l'aboiteau, installés là où coulait le ruisseau naturel. Ainsi, l'eau de pluie, de même que le doucin ou eau provenant de la terre haute qui s'est accumulée à l'intérieur du marais durant la marée haute peut, au jusant, ruisseler dans les canaux de drainage, passer à travers l'aboiteau et aboutir à la mer. Cette eau de ruissellement emporte peu à peu le sel qui se trouve dans les couches supérieures du sol et le rend cultivable. Le processus dure de deux à trois ans pour chaque parcelle.
Les aboiteaux au Régime français
Le terme aboiteau trouve ses origines dans le patois saintongeais et aunisien où il est épelé aboteau. C'est d'ailleurs la même épellation dont se sert Dièreville lorsqu'il décrit le système d'aboiteau des Acadiens de Port-Royal en 1699. Ce terme qui signifie barrage ou digue ne correspond pas exactement au système d'aboiteau proprement dit, puisqu'il manque l'un des ses éléments clés, à savoir le clapet. Or, le clapet est utilisé dans d'autres ouvrages français de contrôle du flux de la marée, sous forme de portes à flot, ou encore de buses. On fait d'ailleurs référence à cette technique plus d'un demi-siècle avant le début des travaux d'assèchement en Acadie, qui ont commencé dans les années 1630.
Les artisans, pour ne pas dire ingénieurs, qu'on a recrutés en France pour assécher les marais de la rivière de Port-Royal connaissaient donc certainement cette technique d'assèchement, car ils l'ont adaptée aux marais salins de la baie Française (ou de Fundy). Dès 1636, cinq sauniers, dont un maître saunier, ont été engagés pour le compte du gouverneur de l'Acadie, Isaac de Razilly. Peu après leur arrivée en Acadie, Razilly étant subitement décédé, c'est Charles de Menou d'Aulnay qui assuma le commandement de la colonie et qui, semble-t-il, la déménagea dans la région de Port-Royal (NOTE 6). Tous originaires de la région de La Rochelle où se trouvaient des marais salants, ainsi que la partie desséchée du Marais poitevin, ces sauniers français ont probablement été les premiers à ériger des levées et à creuser des canaux de drainage afin d'assécher les terres d'alluvions de la région de Port-Royal (NOTE 7).
Impressionnés par la fertilité et la productivité des premières terres mises en valeur par ce procédé, les colons français et leur descendance, c'est-à-dire le peuple acadien, transformèrent de nombreux marais salins de superficies différentes le long de la baie Française (ou de Fundy) jusqu'en 1755. C'est pourquoi on a appelé les Acadiens les défricheurs d'eau, par contraste avec les colons nord-américains qui défrichaient des forêts. Certes, les Acadiens défrichèrent également des terres boisées situées en bordure du marais, pour y établir leurs villages, y planter des vergers et des jardins, et y faire de l'élevage. Cependant, le mode d'agriculture dominant consistait à assécher les zones intertidales grâce au système d'aboiteau, une technique rarissime en Amérique du Nord à l'époque. En fait, pendant toute la période coloniale, les Acadiens furent les seuls à cultiver, de façon aussi importante, des terres situées sous le niveau de la mer en Amérique du Nord.
La fécondité exceptionnelle de ces terres a été à la base de la prospérité de la communauté acadienne avant 1755, notamment dans le bassin des Mines, c'est-à-dire la Rivière-aux-Canards et Grand-Pré, qui était considéré comme le grenier de l'Acadie. Même si cette technique d'assèchement était utilisée à de nombreux endroits, à Grand-Pré, le défi était unique. En effet, aucune partie de l'Acadie ne connaissait des marées d'une amplitude aussi forte. Peu à peu, les agriculteurs de Grand-Pré transformèrent presque toute la zone appelée la grand' pré en terres cultivables. Seule la partie située à l'extrémité ouest du marais n'avait pas été endiguée à l'arrivée des Planters de la Nouvelle-Angleterre, au moment de la Déportation (NOTE 8).
Il convient de noter que ces projets de construction réalisés par les Acadiens étaient des projets communautaires, ce qui les différencie de projets semblables entrepris ailleurs dans le monde, lesquels étaient imposés par des classes sociales supérieures aux travailleurs qui n'avaient d'autre choix que d'exécuter ce qu'on leur ordonnait de faire. La décision de mettre en valeur le vaste marais salin de Grand-Pré, par exemple, a été prise localement par les familles d'agriculteurs qui habitaient la région. Ce sont donc ces mêmes personnes qui réalisèrent le travail pendant trois générations. La plupart des autres projets de construction d'aboiteaux suivirent le même processus. Seuls le projet initial de Charles de Menou d'Aulnay à Port-Royal, mis en œuvre au cours des années 1630, et le projet inachevé mené par l'abbé Jean-Louis Le Loutre dans la région de Beaubassin au cours des années 1750, furent lancés et contrôlés par un « chef » ou une figure hiérarchique.
Ces corvées communautaires de construction d'aboiteaux ont contribué à forger l'identité acadienne en renforçant les liens consanguins qui unissaient déjà les membres de la communauté. Le travail réalisé en commun dans le marais en faisait une propriété commune et, comme dans le Marais poitevin, la répartition des parcelles de marais, ou parts de pré, se faisait au tirage au sort, puisque tous ceux qui avaient participé aux travaux étaient considérés comme des égaux. En outre, la propriété collective du marais rendait chacun responsable de l'entretien des travaux liés à l'assèchement comme le creusage et le curage des canaux de drainage, de même que la construction et la réparation des levées et aboiteaux. Chacun des propriétaires du marais dépendait donc l'un de l'autre. Le mode local de propriété et de contrôle des terres asséchées prévalant alors en Acadie fut repris par les Planters de la Nouvelle-Angleterre qui s'y installèrent dans les années 1760, à la place des Acadiennes et Acadiens déportés en 1755 (NOTE 9).
Après 1755
À partir du milieu des années 1760, les autorités britanniques permirent aux Acadiens de revenir s'établir en Acadie, d'où nombre d'entre eux avaient été évincés. Sauf que les marais qu'eux et leurs aïeux avaient asséchés grâce aux aboiteaux étaient maintenant la propriété de colons anglo-américains ou britanniques. Par ailleurs, dès 1760, suite aux effets dévastateurs de l'ouragan de novembre 1759 sur les aboiteaux et levées des marais asséchés par les Acadiens, le gouverneur Charles Lawrence dut suspendre la Déportation, car il avait besoin des Acadiens qui étaient toujours sur place, en raison de leurs connaissances de la technique des aboiteaux. Plusieurs familles acadiennes aboutirent ainsi à Port-Royal, à Pigiguit et à Beauséjour comme prisonniers de guerre. Beaucoup d'Acadiens travaillèrent à la réparation et à la construction d'aboiteaux et de levées pour le compte des nouveaux propriétaires de leurs anciennes terres. En leur montrant comment fonctionnait le système d'aboiteau, ils leur transmettaient tout ce qui leur restait de leur mode de vie d'avant la Déportation. C'est un des aspects les plus tragiques de ce drame collectif, car, en plus de la perte de leurs biens, voilà que les Acadiens devaient dévoiler à leurs spoliateurs les secrets d'une technologie que leurs ancêtres avaient su développer et faire progresser.
Seuls les marais bordant les rivières Memramcook et Petcoudiac n'étaient pas occupés par les conquérants et c'est pourquoi cette région demeure la seule région acadienne où les aboiteaux sont toujours fonctionnels aujourd'hui (NOTE 10). Ce sont leurs descendants qui nous ont transmis ce que nous connaissons de cette ancienne technologie proprement acadienne. Dans d'autres régions où les Acadiens sont présents, notamment à Pubnico et à la baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, ainsi que dans la région de Cap-Pelé et Barachois, et dans la région de Caraquet au Nouveau-Brunswick, on a érigé des aboiteaux qui ont été fonctionnels jusqu'au tournant du XXe siècle. Ajoutons, toutefois, que la technique a été un peu modifiée afin de l'adapter aux tempêtes qui grugeaient les dunes de sable remplissant la fonction des levées de mottes de pré de la baie Française.
Le patrimoine acadien des aboiteaux
La technique des aboiteaux utilisée par les Acadiens était fort ingénieuse. Elle constitue une adaptation de techniques anciennes utilisées en Europe. Les aboiteaux actuels utilisent le même principe, à plus grande échelle, surtout dans les régions de l'ancienne Acadie, dans des milieux à prédominance anglophone. Étant donné leur importance, le souvenir des aboiteaux est encore bien présent dans la mémoire de la collectivité acadienne (NOTE 11).
Ronnie-Gilles LeBlanc
historien
Parcs Canada
Halifax
NOTES
1. La forme de la baie de Fundy contribue à ce phénomène, car elle agit comme une sorte d'entonnoir devant l'approche de la marée. Plus celle-ci progresse dans sa marche le long du littoral nord-américain et progressivement à l'intérieur de la baie de Fundy, plus celle-ci se rétrécit, créant un marnage plus important.
2. Ces amplitudes maximales se produisent lors des marées d'équinoxe, le printemps et l'automne, ainsi qu'aux solstices d'été et surtout d'hiver, en raison des montées d'eau soulevées par de forts vents.
3. Les mottes de pré étaient composées de limon mêlé aux racines de deux espèces d'herbes : la spartine étalée, ou Spartina patens, et le jonc de Gérard, ou Juncus gerardii. Ces deux plantes ont joué un rôle de premier plan dans le développement du système d'aboiteau puisqu'elles servaient à consolider les parois de la levée.
4. Les zones intertidales fournissaient également un fourrage salin, la misotte ou le foin de pré, qui était particulièrement apprécié du bétail. Les humains y trouvaient aussi deux plantes comestibles, la tétine de souris (Salicornia europaea) et la passe-pierre, dont les Acadiens et Acadiennes de la vallée de Memramcook et de la Pré-d'en-Haut, sur la Petitcodiac, sont toujours friands.
5. Les levées et aboiteaux des premiers assèchements qui se trouvaient dans la partie centrale du marais l'ont protégé de la marée lorsqu'elle a créé des brèches dans la levée et a fortement endommagé des aboiteaux lors de l'ouragan de novembre 1759. C'est d'ailleurs cette partie du marais qui a été la première concédée aux Planters à leur arrivée dans la région de Grand-Pré en 1760.
7. D'Aulnay a continué de s'intéresser aux travaux d'assèchement dans cette région jusqu'à la fin de sa vie, puisque seulement quelques jours avant son décès, il était allé « poser des piquets, tracé les lignes et tendre les cordeaux pour faire un nouvel asseschement de terre » (« Lettre du rév. père Ignace, capucin », Senlis, 6 août 1653, Collection de manuscrits contenant lettres, mémoires et autres documents historiques relatifs à la Nouvelle-France, Québec, Imprimerie A. Côté, vol. I, 1883, p. 138).
8. Perrine Baudry, la veuve du maître saunier, un nommé Jean Cendre de Marennes, se remarie à Québec dès 1649. Est-ce qu'elle et son défunt mari ont habité en Acadie plusieurs années après leur arrivée là? Serait-ce, dans ce cas, Jean Cendre qui a dirigé les premiers travaux d'assèchement au cours des années 1630 et 1640?
9. Les Planters ont toutefois entrepris la mise en valeur de ces terres après leur arrivée dans la région, en 1760. Ce mode reste le même aujourd'hui chez les agriculteurs qui possèdent nombre de ces parcelles cultivées par les Acadiens puis les colons anglo-américains ou britanniques depuis la fin du XVIIe siècle.
10. Les familles acadiennes prisonnières à fort Edward, à Pigiguit et à fort Beauséjour ont pu bénéficier de leur présence autour de ces forts, car c'est à partir de là qu'on leur a permis d'occuper les terres toujours vacantes de Memramcook et Petcoudiac.
11. À tous les étés depuis quelques années, on organise également à la Butte-Amirault le Festival de la barge qui fait connaître un important aspect des marais acadiens, soit la fenaison, qui était un rituel annuel intimement lié aux aboiteaux en ancienne Acadie.